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Histoire du sport chanbara japonais

L'art de la self défense, et de l'escrime libre

En 1971, Tanabe TETSUNDO et quelques-uns des meilleurs kenshi japonais s'associèrent pour créer le sport chanbara.

Le mot goshin est composé de go, traduit par « protéger » ou « défendre », et shin, traduit par « corps », « soi », « homme ». Jutsu signifie « technique » ou « méthode ». La traduction de goshin-jutsu est donc « l’ensemble des techniques d’auto-défense de l’homme ». Le budo visant à l’épanouissement des capacités humaines et étant bien exprimé par la notion de do, je préférerais donc parler de goshin-do puisque j’applique au Chanbara la notion de do.

Cette nouvelle discipline s’est propagée à travers le Japon et a été reconnue par le département de l’éducation pour  l’inclure dans l’éducation physique des enfants. Le Sport Chanbara se veut l’héritier direct et fidèle des combats livrés entre samouraïs par son esprit et son réalisme. À la différence d’autres arts martiaux, il n’a pas subi de codification extrême puisque toutes les coupes sur toutes les parties du corps sont permises. Il nous apprend à nous adapter à notre adversaire qu’elle que soit sa technique (Kendo ou escrime européenne), sa forme de corps (on voit la différence de déplacements entre les kendoka, les judoka ou les karatéka), ou l’arme utilisée.

L’un des aspects les plus enrichissants de la pratique du Sport Chanbara est la diversité des armes utilisées (en plastique et mousse, donc non dangereuses et peu onéreuses), ce qui permet de varier les déplacements, les distances et les techniques de frappes. Le débutant commence avec le kodachi (sabre court), plus facile d’utilisation. Ensuite, et très rapidement, il peut passer au choken (sabre long) à une (katate choken) ou deux mains (dans ce cas comme en Kendo), mais aussi le tanto (poignard), le jo (bâton court), le bo (bâton long), le yari (lance), la naginata (hallebarde), le tate-choken (bouclier et sabre long à une main). Le nito existe aussi : sabre court et sabre long en même temps, comme le célèbre MIYAMOTO Musashi. Les combattants peuvent s’affronter avec des armes différentes ou même contre plusieurs adversaires en même temps, rejoignant ainsi le réalisme des champs de bataille du Japon historique.

LE DEVELOPPEMENT DU CHANBARA EN FRANCE

En 1994, nous sommes quatre kendoka qui décident de créer l’Association Française de Sport Chanbara afin d’initier son développement dans notre pays. Il s’agit de messieurs YOSHIMURA Kenichi, Claude HAMOT, Claude PRUVOST et moi-même. Monsieur YOSHIMURA était alors 7e dan de Kendo, les trois autres étant 6e dan.
Jean-Luc ROUGÉ, président de la FFJDA nous propose qu’il devienne une discipline de plus rattachée à la Fédération Française de Judo, Ju-Jitsu, Kendo et Disciplines Associées (sa dénomination d’alors), au sein du Comité National de Kendo, ce qui fut fait officiellement en 1998. Claude HAMOT devenait ainsi le premier responsable de la Commission Sport Chanbara du Comité National de Kendo de la FFJDA. C’est donc vraiment dans l’esprit de la Voie du sabre qu’il faut pratiquer et enseigner le Chanbara. Mes élèves pratiquent tous dans ce sens. Ils font suburi au bokken et souvent se sont mis au Kendo.

Article extrait du magazine Ken Do Mag N°3
Rédacteur et photos : 
Jean-Claude GIROT